La maison Roberto Cavalli est-elle en passe de déposer le bilan ? Selon Reuters, le tribunal de commerce de Milan aurait accordé à la maison italienne 120 jours de délai afin de lui permettre de présenter un plan de redressement afin d’éviter le dépôt de bilan.
Mauvaise passe pour Roberto Cavalli. En difficulté financière depuis plusieurs trimestres, enlisée dans ses dettes, la griffe italienne culte est au bord de la faillite. Au début du mois d’avril, elle annonçait la liquidation de toutes ses activités nord-américaines, et la fermeture de l’ensemble de ses magasins, soit sept boutiques en propre et quelques magasins outlet, entrainant ainsi le licenciement de quelque 93 salariés et la démission de Salvatore Tramuto, le PDG de la marque pour le marché américain. Dans la foulée, l’entreprise avait confirmé que Art Fashion Corp., sa filiale nord-américaine, serait liquidée en vertu du chapitre 7 du code de la faillite américain dans le cadre d’un « effort de restructuration ».
Une mesure qui était intervenue alors que les rumeurs de vente se faisaient persistantes pour la maison Roberto Cavalli, qui avait annoncé travailler à la mise en place d’un accord avec ses créanciers et être à la recherche d’investisseurs afin de faire rentrer du capital frais. Détenue à hauteur de 90% par le fonds Clessidra depuis 2015, la maison Cavalli a accumulé les pertes ces dernières années. Pour renouer avec la croissance, elle avait notamment mené un important plan de redressement, se traduisant par une réduction des effectifs et la fermeture de plusieurs magasins. En parallèle, la griffe avait accueilli Paul Surridge en tant que nouveau directeur artistique pour succéder à Peter Dundas. Après deux années de collaboration, et des collections qui avaient reçu un accueil mitigé, Roberto Cavalli avait annoncé le départ de Paul Surridge en mars dernier. « Après avoir beaucoup réfléchi à cette décision, j’ai atteint la conclusion que la mission dans laquelle je m’étais engagée avait changé et entrait dans une nouvelle direction, avec une nouvelle perspective », avait commenté le créateur de son côté.
Les difficultés semblent donc s’accumuler pour la maison italienne, qui prépare activement son plan de restructuration, à présenter au tribunal de commerce de Milan à l’issue des 120 jours de répit accordés. Selon différentes sources, le créateur Philip Plein et l’homme d’affaires Renzo Rosso, fondateur de Diesel, seraient bien placés pour prendre une part au capital de Roberto Cavalli.