Après un exercice 2017 marqué par la croissance, le groupe LVMH réalise une nouvelle année record en 2018, avec des ventes en progression de +10%, et un bénéfice net qui bondit de +18%, malgré les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et le contexte délicat en France lié au mouvement des gilets jaunes.
Au cours de l’exercice 2018, les ventes du groupe LVMH ont atteint 46,8 milliards d’euros, soit une hausse de +10% par rapport à l’an dernier (42,6 milliards d’euros). La croissance organique progresse de +11%, soit deux fois mieux que le marché mondial du luxe, dont la hausse est estimée à +6% par le cabinet Bain & Company. Elle ressort à 12% en excluant l’impact de l’arrêt fin 2017 des concessions de l’aéroport de Hong Kong.
Par ailleurs, le résultat opérationnel courant, en hausse de +21%, dépasse pour la première fois la barre des 10 milliards d’euros, et la marge opérationnelle ressort à 21,4%, soit 1,9 point supplémentaire. Le numéro 1 mondial du luxe a également vu son bénéfice net bondir de +18% à 6,4 milliards d’euros.
Mode & Maroquinerie à plein régime
Des résultats records, tirés par l’ensemble des groupes d’activités, et notamment la Mode & Maroquinerie, qui enregistre des ventes en hausse de +19% à 18,4 milliards d’euros et un résultat opérationnel de +21%. LVMH souligne notamment la « performance exceptionnelle » de Louis Vuitton, dont le chiffre d’affaires, évoqué pour la première fois, a « largement dépassé les 10 milliards d’euros » au cours de l’exercice. « Sa force créative se retrouve notamment dans ses lignes iconiques en maroquinerie sans cesse revisitées, et dans le prêt-à-porter et les souliers, imaginés par les créateurs de la maison, Nicolas Ghesquière pour les collections féminines et Virgil Abloh, arrivé en 2018, pour les collections masculines », souligne le groupe dans un communiqué. Afin de répondre à la demande croissante, Louis Vuitton inaugurera quatre nouveaux ateliers en France au cours de l’année.
Prudence pour 2019
Malgré ces performances exceptionnelles, LVMH reste prudent quant aux résultats pour l’année en cours. « Le groupe maintiendra une stratégie centrée sur le développement de ses marques porté par une politique soutenue d’innovation et d’investissement ainsi que par une exigence permanente de qualité des produits et de leur distribution (…) LVMH aborde l’année 2019 avec une confiance prudente et se fixe à nouveau comme objectif de renforcer son avance sur le marché mondial du luxe », déclare Bernard Arnault dans un communiqué.
Par ailleurs, le groupe de luxe a profité de l’annonce de ces résultats pour rappeler son empreinte économique dans l’Hexagone, indiquant avoir versé 1,25 milliard d’euros d’impôts en France en 2018. « La France représente pour LVMH à peine 10% des ventes, mais 50% de son impôt dans le monde », précise Bernard Arnault. Une précision qui intervient alors que le groupe Kering, grand rival de LVMH, fait actuellement l’objet d’une enquête en Italie pour fraude fiscale, et pourrait se voir soumis à un redressement de 1,4 milliard d’euros.