Comme annoncé l’an dernier, le marché du luxe a connu un regain de croissance, porté par la reprise de la fréquentation touristique en Europe et en Asie, pour atteindre environ 1 160 milliards d’euros dans le monde en 2017.
Selon le constat dressé par le cabinet Bain & Company, qui a récemment levé le voile sur la seizième édition de son étude sur le marché mondial du luxe, celui-ci devrait progresser de +5% en 2017 pour atteindre environ 1 160 milliards d’euros dans le monde, après une année de stagnation. Les ventes du marché des biens personnels de luxe, qui rassemble la maroquinerie, le prêt-à-porter, la joaillerie ou encore les cosmétiques, devrait voir ses ventes arriver à 262 milliards d’euros, en progression de +6%. Presque deux tiers des marques (65%) ont réussi à enregistrer une croissance positive en 2017, contre seulement 50% en 2016.
« Le premier semestre s’annonçait prometteur et cette tendance s’est confirmée dans les derniers mois, redorant le blason du marché des produits personnels de luxe, déclare Claudia D’Arpizio, associée chez Bain et auteur principal de l’étude. La croissance du secteur est plus soutenue, portée par des augmentations de volume et non de prix, et par un meilleur équilibre entre les achats touristiques et la reprise de la consommation locale ».
Des performances portées par un rebond mondial des ventes, notamment en Europe, où elles progressent de +6% à 87 milliards d’euros, grâce à la reprise des flux touristiques après un ralentissement en 2016, lié à l’impact des attentats et les fluctuations monétaires. La Chine tire également son épingle du jeu, avec des ventes en hausse de +15% à 20 milliards d’euros. Comme l’indique le cabinet, les achats effectués par les Chinois à l’étranger ont également augmenté, et représentent désormais 32% des achats de biens personnels de luxe dans le monde. Le reste de l’Asie progresse de +6%, tandis que le Japon, favorisé par des taux de change favorables au second semestre et l’accroissement des dépenses chinoises, voit ses ventes augmenter de +4% à 22 milliards d’euros. Le continent américain conserve sa position de marché stratégique malgré quelques difficultés dans les grands magasins, avec une croissance de +2% pour un total de 84 milliards d’euros.
L’ascension des ventes en ligne
En terme de comportements d’achat, force est de constater « l’inéluctable ascension des ventes en ligne » qui s’envolent de +24% et représentent 23 milliards d’euros au total, alors que les réseaux de distribution en propre enregistrent une croissance timide de +8%.
« Le rôle du magasin physique est clairement en train de changer. La croissance du canal de distribution en ligne est remarquable, boostée par un état d’esprit ‘millennial’ qui a gagné toute l’industrie du luxe. Mais cela ne signifie pas que les magasins n’ont plus de raison d’être : les marques doivent se réinventer pour créer un engagement client continu, qui transcende les canaux de distribution », commente Marc-André Kamel, associé de Bain & Company à Paris, et responsable du pôle de compétences Distribution et Luxe pour la région EMEA.
Par ailleurs, le cabinet prévoit une croissance de 4 à 5% par an pour les trois prochaines années, pour atteindre des ventes de 295 à 305 milliards d’euros à l’horizon 2020.
Photo par Scott Webb sur Unsplash