Pour la première fois en France, une grande exposition rend hommage à l’art méconnu de la vannerie japonaise en bambou. L’occasion de découvrir près de 200 œuvres anciennes et contemporaines, destinées à l’origine à la décoration florale de la cérémonie du thé. Au coeur de cette exposition, on peut découvrir un espace consacré à cet art traditionnel. À l’image des « period room », deux alcôves de 10 à 15 m2 chacune, reconstituent les cérémonies chanoyu (thé en poudre) et sencha (thé en feuilles) et rassemblent paniers et ustensiles qui y sont utilisés (étagères, cuillères, etc.).
Dans l’art de la vannerie, le bambou nécessite un long travail de préparation. Après avoir récolté les tiges et les avoir ébranchées, il est indispensable d’extraire l’huile que contient le bambou par divers procédés de chauffage suivis d’une période de séchage. Les lanières de bambou qui seront tressées, sont fabriquées au cœur d’un processus entièrement manuel, fastidieux et complexe en particulier lorsque l’artiste désire des liens d’une particulière finesse, ou coupées selon un angle particulier. Le rotin, indispensable aux finitions, ne pousse pas quant à lui au Japon et doit être importé d’Asie du Sud-Est.
Depuis une vingtaine d’années, l’art du bambou, même s’il demeure relativement confidentiel comparé aux autres arts traditionnels japonais (céramique, laque, textile), bénéficie d’un renouveau, principalement grâce à l’engouement occidental pour ces œuvres. Une cinquantaine d’artistes japonais occupe aujourd’hui une scène artistique dynamique et très innovante, notamment en s’affranchissant des contraintes fonctionnelles pour évoluer vers une création sculpturale contemporaine.
L’exposition présente ainsi une sélection d’œuvres, volontairement subjective, de sept de ces artistes contemporains, représentatifs de l’art du bambou au Japon, dont l’artiste Nagakura Ken’ichi, décédé le 11 mai 2018, auquel le musée du quai Branly – Jacques Chirac dédie cette exposition.
« L’art japonais du panier en bambou est l’un des plus raffinés qui soit. Il est également l’un des plus secrets. Subtil et délicat, spirituel et gestuel, il est l’apanage de grands maîtres, porteurs d’une histoire pluriséculaire. L’exposition proposée par le musée du quai Branly – Jacques Chirac, est la première de cette importance en Europe. C’est un motif de grande satisfaction, autant qu’une promesse : celle d’une émotion esthétique et d’une découverte culturelle, rares. » explique Stéphane Martin, président du musée du quai Branly – Jacques Chirac, commissaire de l’exposition Fendre l’air. Art du bambou au Japon.
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition du 27 novembre 2018 au 7 avril 2019* Mezzanine Est.
Catalogue Fendre l’air. Art du bambou au Japon.
304 pages, 220 illustrations, 55 €.
http://www.quaibranly.fr