Le monde de la mode était en deuil samedi 18 novembre après l’annonce du décès d’Azzedine Alaïa. Le couturier franco-tunisien était connu pour son indépendance, sa position en marge du système de la mode mais surtout pour ses robes sculpturales, conçues pour embrasser le corps des femmes et exalter la féminité.
Né à Tunis au début des années 40, le couturier était arrivé à Paris à la fin des années 50 après des études de sculpture aux Beaux-Arts de Tunis qui influenceront l’esthétique de la couture Alaïa durant les cinquante années de carrière du créateur. Après un passage éclair chez Dior sous Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa apprend les bases du métier de tailleur chez Guy Laroche puis Thierry Mugler avant de lancer sa propre maison en 1980, dans un petit appartement rue de Bellechasse à Paris, transformé en atelier.
En marge des codes du prêt-à-porter des années 80, et durant l’ensemble de sa carrière, il impose sa vision d’une mode pensée pour épouser et sublimer le corps des femmes. Architecte de la silhouette féminine, Azzedine Alaïa conçoit des robes aux lignes ravageuses, sculpturales et témoignant d’un souci obsessionnel du détail, de la perfection. Croyant à l’intemporel, il refuse de céder aux diktats de l’industrie de la mode et son sacro-saint calendrier, et présente ses collections selon son propre timing, à l’écart des fashion weeks qui rythment le secteur.
Alliée à Richemont depuis 2007, la maison Alaïa s’est taillée au fil des ans une place irrévocable dans l’histoire de la mode et de la Haute Couture.