C’est une page qui se tourne pour Bottega Veneta. Après dix-sept années passées à la direction artistique de la maison italienne, réputée pour ses articles de maroquinerie en cuir tressé, Tomas Maier quitte ses fonctions. Un départ qui intervient alors que l’enseigne peine à renouer avec la croissance, après deux années critiques.
« C’est en grande partie l’exigence créative de Tomas qui a fait de Bottega Veneta ce que la maison est aujourd’hui. Il l’a réinstallée sur la scène du luxe et en a fait une référence incontestable. Il a magnifiquement sublimé le savoir-faire des artisans de la maison en le nourrissant de sa vision créative. Je lui suis profondément reconnaissant et je le remercie personnellement pour le travail accompli et pour le succès exceptionnel qu’il a contribué à construire », a déclaré François-Henri Pinault.
Formé à l’école de la Chambre syndicale de la couture parisienne, Tomas Maier fait ses classes au sein des ateliers de Guy Laroche, Sonia Rykiel et Hermès, avant d’être nommé directeur artistique de Bottega Veneta en 2001. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, le créateur s’emploie à écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la maison, alors fraîchement rachetée par le groupe Kering, articulé autour de ses valeurs originelles et de son héritage : luxe, discrétion, fonctionnalité et qualité. Il s’attache par ailleurs à célébrer le savoir-faire artisanal de l’enseigne, se traduisant notamment par la fameuse technique de l’Intrecciato, ce tressage du cuir signature de Bottega Veneta. En parallèle, Tomas Maier met l’accent sur le développement de l’entreprise, avec le lancement de lignes de prêt-à-porter féminin et masculin, de joaillerie, de parfums mais aussi de mobilier et d’articles pour la maison. Une vision créative et stratégique qui portera ses fruits puisque sous son impulsion, la firme verra ses ventes exploser, pour atteindre 1,17 milliard d’euros l’an dernier.
Désormais troisième marque du groupe Kering derrière le mastodonte Gucci et Saint Laurent Paris, Bottega Veneta avait connu deux années difficiles en 2015 et 2016, liées à la baisse de la demande chinoise, avant de reprendre progressivement des couleurs en 2017. En septembre 2016, le groupe avait enrôlé Claus-Dietrich Lahrs, ancien patron de Hugo Boss, pour faire renouer la marque avec la croissance.
Si le groupe Kering n’a pas donné d’indications quant à celui qui succédera à Tomas Maier à la tête de la création de Bottega Veneta, il semblerait que le nom de Phoebe Philo, ex-directrice artistique de Céline, se murmure déjà en coulisses… Affaire à suivre.