Ce lundi 26 août, près de 150 marques de mode présenteront à Biarritz devant les dirigeants du G7 leur « fashion pact », une série d’initiatives et d’engagements visant à réduire leur impact environnemental.
147 marques engagées
Au mois de mai dernier, Emmanuel Macron avait chargé François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, de fédérer les acteurs de l’industrie de la mode et du luxe autour de la question de l’environnement. Trois mois plus tard, mission accomplie. Ce lundi 26 août, ce sont 147 marques, issues d’une trentaines de groupes, qui présenteront aux dirigeants du G7 leur « fashion pact », un projet d’envergure visant à limiter leur impact environnemental. Parmi les marques engagées, on retrouve les ténors de l’industrie du luxe, dont les maisons du groupe Kering, mais aussi Chanel, Burberry, Stella McCartney, Hermès et Prada, mais aussi le groupe PVH, qui détient Calvin Klein et Tommy Hilfiger, le groupe Capri, propriétaire de Versace, Jimmy Choo et Michael Kors, le groupe Inditex (Zara, Massimo Dutti, etc), La Redoute, les Galeries Lafayette ou encore Carrefour. Manquant à l’appel, le numéro 1 mondial du luxe LVMH, engagé de son côté dans une série de programmes pour réduire son empreinte carbone et environnementale.
100% d’énergies renouvelables d’ici 2030
Épinglée au second rang du tableau des industries les plus polluantes au monde, juste derrière le pétrole, l’industrie de la mode est responsable de 20 % des rejets d’eaux usées, de 10 % des émissions de CO2 dans le monde et de 22,5% de l’utilisation des pesticides. Pour renverser la tendance, les membres du pactes signeront une charte les incitant à mener « des actions compatibles avec la trajectoire à 1,5 °C de réchauffement climatique, via une juste transition pour atteindre zéro émission nette de CO2 en 2050″, et qui identifie trois champs d’actions : « atténuer le changement climatique et s’y adapter », « infléchir la courbe de la perte de la biodiversité d’ici 10 ans » et « protéger les océans« . Des enjeux soutenus par des objectifs concrets, comme celui d’éliminer le plastique à usage unique ou d’atteindre 100% d’énergies renouvelables sur toute la chaîne d’approvisionnement d’ici 2030, mais aussi de soutenir la recherche et l’innovation pour limiter la pollution aux micro-fibres, de renoncer aux approvisionnements issus de l’élevage intensif, et de s’engager en faveur du bien-être animal.
Une première rencontre entre les différents signataires devrait être organisée durant le mois d’octobre afin de définir les missions prioritaires, suivie de réunions et comptes-rendus annuels.
Les ONG sur la réserve
Si les ONG pourraient être consultées dans le cadre de l’avancement des projets, le scepticisme reste de mise. Notamment quant aux questions de la fast-fashion, de la surproduction et de la multiplication des collections, dont l’impact environnemental est pourtant largement dénoncé, mais qui ne sont « pas à l’ordre du jour » pour le moment, comme le précise le groupe Kering.
« S’il s’agit de vendre toujours plus en mettant des énergies renouvelables, ça ne suffira pas« , avertit Pierre Cannet, du WWF France. « Il faut revoir le modèle, réduire la production, faire des vêtements utilisables plus longtemps, qui n’émettent plus de micro-plastiques quand on les lave et produits durablement« . Même constat chez Greenpeace : « il faut des législations pour pousser à réduire la consommation de vêtements » affirme Clément Sénéchal. Affaire à suivre.