Le groupe Artemis, société d’investissement de Kering et de la famille Pinault, a pris le contrôle à 100% de la maison Courrèges, dont elle détenait déjà 42% du capital depuis 2015. Fondée en 1961 et emblématique du renouveau de la mode des sixties et l’avènement du prêt-à-porter grâce à ses mini-jupes, ses petites robes trapèze et ses blousons en vinyle, la marque avait lentement décliné à partir des années 80. Passée aux mains d’investisseurs japonais en 1983, elle avait fini par s’éteindre au milieu des années 90 avant d’être reprise par son fondateur André Courrèges et son épouse Coqueline.
En 2011, l’entreprise avait été rachetée par Jacques Bungert et Frédéric Torloting, présidents de l’agence de publicité Young & Rubicam, qui détenaient encore 50% des actions depuis l’arrivée de Kering en 2015, tandis que les 8% restants étaient détenus par Orefi, holding de contrôle de la société Vente-Privée dirigée par Jacques-Antoine Granjon. En difficulté financière depuis sa relance, malgré le passage de Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant à sa direction artistique, Courrèges fait l’objet depuis près d’un an d’un important remaniement, se traduisant également par une réduction de ses effectifs avec la fermeture de son usine historique à Pau. En début d’année, Christina Ahlers avait été nommée directrice générale de la maison, tandis que Yolanda Zobel avait pris la tête de la création.
Artemis, la holding de la famille Pinault, est l’actionnaire majoritaire du groupe Kering et détient par ailleurs la maison de vente aux enchères Christie’s, le journal Le Point, la compagnie de croisière Ponant ou encore le vignoble bordelais Château Latour. L’an dernier, la société avait également pris une participation minoritaire au capital de la maison de couture Giambatista Valli.