Six mois après son rachat par le fonds chinois Fortune Fountain Capital (FFC), propriété de la femme d’affaires Coco Chen, l’avenir semble toujours incertain pour la prestigieuse cristallerie Baccarat, freinée dans son développement par le manque d’investissements.
Au mois de juin 2017, la femme d’affaires Coco Chen, grande collectionneuse d’objets Baccarat, avait annoncé être entrée en négociations avec les fonds américains Starwood Capital Group et L Catterton, pour acquérir 88,8% du capital de la vénérable maison, pour un montant de 164 millions d’euros. Seulement voilà, près d’un an plus tard, la transaction semble toujours au point mort. En cause, le blocage de l’autorité des marchés chinois, qui n’a toujours pas délivré d’autorisation pour le transfert des fonds. Un retard qui inquiète les salariés, et qui freine le développement de l’entreprise, notamment à l’international mais également sur le segment du e-commerce, sur lequel l’entreprise n’a pas su capitaliser, faute d’investissements. Dans le cadre du rachat de Baccarat, FFC projetait 20 à 30 millions d’euros d’investissements à court terme, et 50 millions d’euros à moyen terme, dans le but d’étendre le réseau de distribution de l’enseigne, particulièrement en Asie et aux Etats-Unis.
« Ce blocage fait que la stratégie gagnante de Baccarat ne se met pas en place et que l’entreprise continue de végéter », indique Didier Guyot, expert comptable mandaté par les instances représentatives de la manufacture. Fondée en 1754 et basée en Meurthe-et-Moselle, la cristallerie emploie près de 500 salariés. En 2017, elle revendiquait un résultat net de 3,4 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 146 millions d’euros. « L’entreprise devrait être au minimum à 500 millions d’euros et je ne vois pas ce qui l’empêche d’être à un milliard d’euros », affirme Didier Guyot.