Le groupe français Kering et Alibaba ont annoncé être parvenus à trouver un terrain d’entente après plusieurs années de contentieux, dans le but de lutter ensemble contre la contrefaçon qui sévit sur les plateformes du géant chinois du e-commerce.
Kering et Alibaba enterrent la hache de guerre. Après plusieurs années de poursuites de la part du groupe de luxe français à l’encontre du groupe de Jack Ma, les deux parties ont annoncé être parvenues à « un accord de coopération novateur en matière de protection de la propriété intellectuelle et d’engagement d’actions conjointes en ligne et hors ligne contre les contrefacteurs ». Concrètement, cette alliance se traduira par la création d’un groupe de travail rassemblant les équipes des deux sociétés, qui aura vocation à identifier les contrefacteurs portant atteinte aux droits des marques de Kering grâce aux capacités technologiques avancées d’Alibaba, puis de collaborer avec les autorités compétentes afin de mener les actions légales adéquates.
Dans le cadre de cet accord, Kering a consenti à abandonner les poursuites engagées devant les tribunaux dans le district de New York (Etats-Unis) à l’encontre du groupe chinois et d’Alipay, une filiale d’Ant Financial. Le groupe de luxe avait déposé plainte contre Alibaba en 2015, l’accusant de permettre, faciliter et encourager la vente d’articles contrefaits sur ses différentes plateformes de e-commerce. Une première plainte pour les mêmes motifs avait été déposée par Kering en 2014, avant d’être retirée afin de permettre aux deux parties de tenter de trouver une solution à l’amiable, mais les discussions n’avaient pas abouti à un résultat satisfaisant.
Le luxe se rapproche de la Chine
L’annonce de cette coopération entre Kering et Alibaba s’inscrit dans la lignée des actions menées par les marques de luxe, pour se déployer sur le marché chinois, tout en luttant contre le fléau de la contrefaçon. Au mois de juin dernier, la marketplace de luxe Farfetch.com et le Chinois JD.com avaient annoncé la mise en place d’un partenariat stratégique de grande envergure, dans le but de créer « la première plateforme dédiée au e-commerce de luxe », ouvrant ainsi une porte d’entrée vers un marché estimé à 80 milliards de dollars. Plus récemment, c’est Louis Vuitton qui a ouvert son premier e-shop en Chine, et TAG Heuer (LVMH) ouvrira prochainement sa première boutique en ligne sur l’un des sites d’Alibaba.